Publié le 4 novembre 2025 - par

Construire un chronomètre scolaire autonome avec Raspberry Pi Pico et écran OLED

Le 1/1000ème de seconde est sans doute superflu, mais il illustre bien la précision qu’il est possible d’obtenir avec un microcontrôleur moderne comme le Raspberry Pi Pico. Ce projet vous propose de réaliser un chronomètre autonome, pensé pour des jeux ou activités scolaires, doté d’un écran OLED bien lisible et alimenté par une batterie LiPo. Compact, robuste et simple à mettre en œuvre, il permet de chronométrer vos épreuves en toute autonomie, sans dépendre d’un PC ou d’une alimentation secteur.

Au sommaire :

Construire un chronomètre scolaire autonome avec Raspberry Pi Pico et écran OLED

Pourquoi un chronomètre scolaire DIY ?

Un chronomètre scolaire DIY répond à des besoins très concrets sur le terrain : chronométrer des ateliers, jeux éducatifs ou défis de calcul mental sans dépendre d’un smartphone, d’une prise secteur ou d’un matériel coûteux. L’objectif est d’avoir un outil simple, robuste et autonome, utilisable partout (classe, cour, gymnase, sortie).
Les alternatives classiques montrent vite leurs limites :

  • Les apps de téléphone détournent l’attention, sont fragiles et peu lisibles à distance.
  • Les chronos “sportifs” du commerce sont souvent mono-usage, à l’écran étroit, avec des piles bouton qui lâchent au mauvais moment et un coût non négligeable quand il en faut plusieurs.

Côté pédagogie, ce peut devenir un projet éducatif Raspberry Pi Pico à part entière : de la définition du besoin à la mise au point, les élèves découvrent logique, mesure du temps, affichage, gestion d’énergie et documentation. C’est aussi l’occasion d’introduire méthodologie, travail d’équipe et esprit maker. L’article s’appuie sur un tutoriel Raspberry Pi Pico chronomètre concret, prêt à reproduire.

Les choix techniques découlent de l’usage prévu : un chronomètre autonome OLED pour une excellente lisibilité, des batteries 18650 alimentent un Raspberry Pi Pico pour garantir 1 à 2 heures d’autonomie avec recharge simple en USB-C. Le tout intégré dans un boîtier solide, imprimé en 3D et modifiable (fichiers 3D fournis).

Les composants du projet

Pour réaliser ce chronomètre scolaire DIY, il faut réunir quelques composants simples et peu coûteux. Chacun a été choisi pour sa robustesse et son adéquation avec l’usage en milieu scolaire.

🖥️ Raspberry Pi Pico


Le cœur du projet est un Raspberry Pi Pico, un microcontrôleur économique, facile à programmer et parfaitement adapté à la mesure du temps. Sa précision permet même d’atteindre le 1/1000ᵉ de seconde si nécessaire.
👉 Important : la version d’origine sans WiFi suffit largement pour ce projet. Inutile de payer plus cher pour le modèle Pico W, la connectivité réseau n’apportant aucun avantage ici.
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📺 Écran OLED 128×64

Un écran OLED 128×64 pixels offre une excellente lisibilité, même à distance ou en pleine lumière. Sa consommation est très faible, ce qui contribue à l’autonomie. L’affichage en blanc sur fond noir donne un rendu net pour ce chronomètre autonome OLED.
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🔋 Batterie LiPo plate 3,7 V – 1350 mAh

J’ai finalement opté pour une batterie LiPo plate 3,7 V de 1350 mAh (≈ 50 × 34,5 mm). Plus compacte qu’une 18650, elle s’intègre parfaitement dans le boîtier et se colle au double-face mousse. Elle alimente directement VSYS du Pico via la diode idéale, le TP4056 assurant la recharge en USB-C. Les seuils d’affichage restent identiques (mesure sur VSYS) : c’est la même chimie Li-Ion, seule la capacité change.

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🔌 Module chargeur USB-C  TP4056

Module de charge TP4056 avec connecteur USB-C, utilisé pour recharger une batterie Li-Ion 3,7 V jusqu’à 1 A, avec double indicateur LED rouge/vert.

 

Compact et économique, le TP4056 est un chargeur linéaire spécialement conçu pour les batteries Li-Ion 3,7 V. Alimenté en 5 V via USB-C, il délivre un courant de charge jusqu’à 1 A, avec une précision de 1,5 % et une tension finale de 4,2 V ± 1 %. Deux LED d’état indiquent la progression : rouge pendant la charge, verte ou  bleue lorsque la batterie est pleine. Simple à intégrer dans tout projet portable, il fonctionne entre –10 °C et +85 °C et propose des bornes B+ / B- pour la batterie et OUT+ / OUT- pour l’alimentation du circuit. Attention : la protection contre l’inversion de polarité n’est pas intégrée.
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Optocoupleur EL357N : isolation du signal de charge

L’optocoupleur EL357N sert ici à isoler électriquement le circuit de charge (TP4056) du Raspberry Pi Pico. Il permet de détecter l’état de la LED CHRG du module chargeur sans relier directement les deux masses, évitant ainsi toute perturbation ou risque de retour de tension vers le microcontrôleur.

Module optocoupleur EL357N pour détection de charge TP4056

Module optocoupleur EL357N pour détection de charge TP4056

Le principe est simple : lorsque le TP4056 indique une charge en cours (LED rouge allumée), un courant traverse la LED interne de l’optocoupleur. Celui-ci excite le phototransistor intégré, qui met la sortie à l’état bas. Dès que la charge est terminée (LED éteinte), le transistor se bloque et la sortie repasse à l’état haut.

Module optocoupleur EL357N pour détection de charge TP4056

Module optocoupleur EL357N pour détection de charge TP4056

Côté Raspberry Pi Pico, la sortie du module est reliée à l’entrée GPIO 13, configurée en INPUT_PULLUP.
Le signal est donc actif bas : LOW lorsque la batterie se charge, et HIGH lorsqu’elle est pleine ou déconnectée.
L’ensemble fonctionne en 3,3 V (VCC du module raccordé au 3V3 du Pico, masse commune GND).

Ce montage offre une détection fiable de l’état de charge tout en protégeant le microcontrôleur : aucune liaison directe n’existe entre la partie alimentation (5 V USB du TP4056) et la partie logique (3,3 V du Pico). L’optocoupleur joue ainsi pleinement son rôle de sécurité et d’isolation galvanique.

🔋 Pourquoi connecter directement la batterie au Pico via une diode parfaite XL0410 ?

Le Raspberry Pi Pico peut être alimenté directement sur sa broche VSYS, qui accepte une plage de tension comprise entre 1,8 V et 5,5 V. Dans cette configuration, la batterie Li-Ion (3,7 V nominale) issue du module TP4056 est reliée à VSYS à travers une diode idéale XL0410. Cette diode assure une isolation automatique entre la source USB et la batterie : elle empêche tout retour de courant vers le chargeur lorsque le Pico est alimenté par l’USB, tout en introduisant une chute de tension quasi nulle (quelques millivolts seulement).
Ainsi, le Pico est alimenté en toute sécurité et de façon stable directement par la batterie, sans passer par un régulateur externe. Le module TP4056 gère la charge, et la diode XL0410 protège le circuit en assurant la bascule transparente entre l’alimentation USB (VBUS) et la batterie (VSYS). Cette solution simple et efficace garantit une excellente autonomie et réduit les pertes dues à la conversion.
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🔘 Boutons poussoirs et interrupteur marche/arrêt

Le chronomètre nécessite un minimum de commandes utilisateur. Deux boutons poussoirs suffisent : l’un pour lancer/arrêter le comptage, l’autre pour remettre le temps à zéro. Afin de préserver l’autonomie de la batterie, on ajoute un interrupteur marche/arrêt (A/M) qui coupe complètement l’alimentation lorsque l’appareil n’est pas utilisé. Cela évite toute consommation résiduelle et protège la batterie 18650 sur le long terme.
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🔊 Buzzer actif

Un buzzer actif complète l’affichage visuel. Il permet d’avoir un retour sonore immédiat lors du départ,  ou de l’arrêt d’un chronométrage. Très pratique en contexte scolaire, il rend l’utilisation plus intuitive et permet aux élèves de suivre l’action sans avoir constamment les yeux fixés sur l’écran. Un modèle actif comme celui-ci est recommandé, car il se pilote directement depuis une sortie du Raspberry Pi Pico sans programmation de fréquence complexe.
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📦 Boîtier / impression 3D

Enfin, pour protéger l’électronique, un boîtier est indispensable. On peut en acheter un tout fait ou l’imprimer en 3D, afin de l’adapter parfaitement à l’écran et au support de batterie. Cela garantit robustesse et transport facile. Je propose un boîtier en 3D, tous ls fichiers sont disponibles.
Pour l’écran j’ai créé un cache adapté qui vient se fixer sur le boîtier. Le fichier est disponible sur Thingiverse.

 

Pour le boîtier du chronomètre, j’ai modélisé l’appareil et dessiné le boîtier autour.

Connexion de l’écran OLED au Raspberry Pi Pico

On va commencer par tester l’écran et la chaine de programmation du Raspberry Pi PICO. L’écran OLED utilisé fonctionne en I²C, ce qui simplifie énormément le câblage (seulement 4 fils nécessaires : VCC, GND, SCL, SDA).
Le Raspberry Pi Pico propose plusieurs broches compatibles I²C, mais nous allons utiliser le bus par défaut pour éviter toute confusion.

👉 Ainsi, l’écran est alimenté en 3,3 V directement depuis le Pico, et la communication passe par le bus I²C matériel.

⚡ Astuce pratique : certains écrans OLED peuvent être livrés configurés en adresse I²C 0x3C ou 0x3D. Si l’affichage ne fonctionne pas, il faudra scanner le bus I²C pour détecter la bonne adresse. Mon écran était configuré en 0x3C.

Test de l’écran

Avant d’aller plus loin dans la réalisation du chronomètre, il est indispensable de vérifier que l’écran OLED est correctement câblé et reconnu par le Pico. Ce petit test permet de s’assurer que la communication I²C fonctionne et que l’adresse de l’écran est bien détectée.

Ce programme lit la température interne du RP2040 et l’affiche sur l’OLED SSD1306 via I²C. Il incrémente un compteur pour vérifier l’actualisation toutes les 2 secondes. Il est adapté de Jörn Weise et inclut un scan I²C pratique et un petit calibrage possible. Le programme envoie les informations sur le port série.

Concevoir un écran, ce n’est pas du hasard !

La mise en page d’un écran OLED, surtout sur un petit format comme un 128 × 64 pixels, ne se fait jamais au hasard. Chaque point compte ! Avant même de coder, il est essentiel de réfléchir à la disposition des éléments : titres, symboles, chiffres, jauges… Un simple décalage de deux ou trois pixels peut déséquilibrer l’ensemble ou rendre une information moins lisible.

Pour ma part, j’ai choisi une méthode « à l’ancienne » : le dessin sur papier quadrillé. Une grille à l’échelle du module (128 colonnes × 64 lignes) permet de placer visuellement les zones de texte et les icônes, d’ajuster les marges, et de valider les proportions. On peut ainsi vérifier que le chronomètre, la jauge de batterie et les symboles gardent une bonne lisibilité sans se gêner mutuellement.

Cette approche manuelle a un autre avantage : elle aide à convertir directement les dessins en données binaires. Par exemple, le symbole d’éclair que j’ai dessiné sur la grille m’a servi de base pour coder son motif pixel par pixel dans le programme. Chaque carré noir correspond à un bit à 1, chaque carré blanc à un bit à 0 ; il suffit ensuite de transposer la forme dans un tableau de bytes pour l’afficher sur l’écran.

Travailler sur papier, c’est donc à la fois un exercice de conception graphique et une aide au codage. Cela permet de valider visuellement avant de passer au code, d’éviter les tâtonnements et de conserver une logique claire dans le placement des éléments.

Un peu de papier, un stylo et une bonne dose de rigueur : c’est parfois la meilleure des interfaces de conception !

Utiliser les 2 cœurs du RP2040

Ce programme illustre l’utilisation des deux cœurs du RP2040. Par défaut, le cœur 0 exécute la boucle principale, et on peut démarrer une tâche parallèle sur le cœur 1 grâce au module _thread. Ici, le cœur 0 incrémente un compteur (+1 toutes les 10ms), tandis que le cœur 1 affiche la valeur ce compteur chaque seconde. Les deux threads communiquent grâce à une variable partagée en mémoire (compteur), ce qui permet d’échanger simplement des informations entre cœurs. On obtient ainsi un petit exemple concret de parallélisme où calcul et affichage fonctionnent en même temps.

Le programme sort les infos sur le port série, ici on n’utilise pas encore l’écran :

⚠️ Attention aux accès simultanés !
Dans l’exemple précédent, les deux cœurs manipulent la même variable compteur sans protection particulière. Cela peut sembler fonctionner correctement, mais en réalité on risque de créer une condition de concurrence : si un cœur lit la valeur au moment exact où l’autre est en train de la modifier, le résultat peut être incohérent (valeurs qui sautent, affichage erroné, incréments perdus). Ces erreurs sont parfois difficiles à détecter, car elles ne se produisent pas à chaque exécution. La solution est d’utiliser un verrou (Lock) pour garantir que la variable partagée n’est jamais accédée par deux threads en même temps.

Utiliser lock pour sécuriser le fonctionnement

Sur le port de COM on obtient :

Pourquoi utiliser un lock ?

  • Les deux threads accèdent à la même variable (compteur). Sans verrou, ils peuvent lire/écrire en même temps, provoquant des conditions de concurrence (valeurs incohérentes, lectures “déchirées”, sauts imprévisibles).

  • Le Lock crée une section critique : un seul thread à la fois peut lire ou modifier la variable partagée. Résultat : un affichage fiable et un incrément sans perte.

Utiliser un verrou pour sécuriser les accès

Pour éviter les problèmes liés aux conditions de concurrence, on place les parties sensibles du code (lecture ou écriture de la variable partagée) dans une section critique protégée par un verrou. En MicroPython, on crée ce verrou avec _thread.allocate_lock(). Ensuite, on l’utilise avec l’instruction with verrou: qui garantit qu’un seul thread accède à la variable à la fois. Pendant ce temps, l’autre cœur doit attendre son tour. Ce mécanisme rend les échanges entre cœurs sûrs et prévisibles, et c’est une bonne pratique dès qu’une ressource est partagée entre plusieurs threads.

Le verrou (Lock)

Imaginez deux personnes qui veulent écrire en même temps sur le même cahier.

  • Sans règle, elles risquent de se marcher dessus : une phrase coupée, un mot effacé => c’est la condition de concurrence.
  • Le verrou joue le rôle d’une clé :
    • Si la première personne prend la clé, elle peut écrire tranquille.
    • L’autre doit attendre que la clé soit rendue pour écrire à son tour.
    • 👉 Résultat : le cahier reste lisible, rien n’est corrompu.

Dans notre programme, la variable compteur est ce “cahier partagé”. Le Lock empêche les deux cœurs du Pico de la modifier ou de la lire en même temps.

 Le drapeau coopératif

  • Un programme qui tourne dans une boucle infinie ne s’arrête jamais par lui-même.
    Le drapeau coopératif (en anglais Flag) est une variable globale (ici en_marche) que tous les threads surveillent.
  • Tant que en_marche = True, les boucles continuent.
  • Quand on appuie sur Ctrl+C, on change le drapeau en False.
  • Chaque thread, en voyant ce drapeau passer à False, sort de sa boucle gentiment au lieu de bloquer la carte.

C’est un peu comme le drapeau rouge en formule 1 : tous les coureurs retournent aux stands e dès qu’ils le voient, à vitesse réduite. Ici lorsqu’un thread voit le flag en_marche à False, il s’arrête.
En combinant verrou et drapeau coopératif, on obtient un système fiable :

  • Les deux cœurs travaillent ensemble sans se gêner (grâce au verrou).
  • Et ils savent s’arrêter proprement quand on leur dit stop (grâce au drapeau).

Arrêt coopératif

Dans ce programme, les deux cœurs du RP2040 travaillent en parallèle, mais surveillent un drapeau coopératif. Lorsque vous appuyez sur Ctrl+C ou que vous cliques sur STOP dans Thonny, ce drapeau passe à False et chaque boucle s’arrête proprement, sans bloquer la carte.

 

Le projet final de chronomètre

Schéma

Programme

Voici le programme chrono2.3.0.py  que vous pouvez aussi télécharger avec la bibli ssd1306 et le logo du FabLAb en cliquant sur ce lien.

Video des tests avant mise en boîtier

Les essais du prototype câblé sur une carte PICO avec des borniers à vis et des fils Dupont

Montage du chronomètre

Boîtier en 3D pour le Chronomètre à Raspberry Pi PICO

Le Boîtier du Chronomètre. Vous avez le fichier 3mf pour pouvoir l’adepter si besoin.


Le dessous du boitier c est une plaque fixée par 2 vis


J’ai fait un support pour l’écran OLED, ça permet d avoir une facade de qualité.


Les vis sont dans des inserts métalliques ce qui garantit la solisité. On voit l emplacement du buzzer en haut du boitier et celui de l’interrupteur A/M sur la gauche. Un coup de fer pour écraser le PETG et l’interrupteur est fixé. j’ai mis un coup de résine UV par dessus pour que ça tienne dans la durée.


Les inserts métalliques en place (vis de 2,5mm)


Le Chargeur de batterie en place pour les essais mais pas encore câblé. j ai dû un limer le support sur la droite. La aussi un coup de colle pour fixer le module.

L’accès à la prise de recharge de la batterie, sur le côté du boîtier.

Vous pouvez télécharger les fichiers 3D du boîtier en cliquant sur ce lien.

Montage sur table

L’ensemble des composants du chronomètre.

La partie électronique.


Ici le câblage est fait, l’ensemble est testé avant de tout caser dans le boîtier.

Intégration dans le boîtier

Mise en place de l’écran dans son support. J’ai vité les picots d’origine et soudé directement des fils sur les pastilles.

Oui je sais c est un peu « foutrouille » et je n’ai pas prévu de support pour la diode idéale et l’optocoupleur, ils seront fixés sur la batterie avec le morceau d’adhésif double face qu’on voit sur l’image.

Et voilà, la simulation 3D a servi, tout tient dans la boîte, pas besoin de chausse-pied pour tout faire rentrer. J’ai été généreux pour la longueur des fils, mais bon, c’est un proto et sans doute le seul exemplaire que je ferai…

Et c’est parti, tout fonctionne, je teste la durée de vie de la batterie (le cahier des charges disait 2 ou 3 heures.

Après une charge complète de la batterie, le chrono tourne depuis… 19H et il reste 1 barre… On va dire que c’est bon 😀 !

Vidéo

 

⏱️ Un chronomètre précis jusqu’au 1/1000e de seconde

Si le 1/1000e peut sembler superflu pour un usage courant, il devient précieux en physique scolaire. Il permet par exemple de mesurer le temps de chute d’un objet avec une finesse suffisante pour vérifier les lois du mouvement (gravité, vitesse, accélération). Avec deux capteurs (départ/arrivée) reliés au Raspberry Pi Pico — fourches IR, barrières optiques ou microcontacts — on obtient des mesures cohérentes au millième de seconde près.

Ce niveau de précision ouvre la porte à des activités pédagogiques motivantes : calcul de g à partir du temps de chute, comparaison de formes d’objets, étude des frottements, etc. Votre chronomètre 1/1000 devient alors un instrument de mesure accessible, reproductible et parfait pour un atelier FabLab.

🧪 Atelier : mesurer la chute d’une bille au 1/1000e

But : mesurer le temps de chute entre deux barrières optiques (ou fourches IR) espacées d’une distance connue d, puis calculer la vitesse moyenne et estimer l’accélération de la pesanteur.

Matériel

  • 2 capteurs de barrière IR (actifs bas), ou 1 fourche IR + 1 microcontact d’arrivée.
  • Raspberry Pi Pico (MicroPython) + câbles Dupont.
  • Support vertical (règle, tige) avec repères à d = 0,20 m (par exemple).

Câblage (exemple)

  • Capteur Départ → GPIO16 (GP16), pull-up interne.
  • Capteur Arrivée → GPIO17 (GP17), pull-up interne.
  • Les capteurs sortent à 0 quand le faisceau est coupé (actif bas).

Formules utiles

  • Temps mesuré entre capteurs : t (en secondes).
  • Vitesse moyenne entre capteurs : v = d / t.
  • Si le premier capteur marque le départ de la chute (v≈0 à l’instant t0) et le second est à distance H du premier : g ≈ 2·H / t² (approximation chute libre sans frottements).

Code MicroPython (interruptions, résolution au millième)

Déroulé rapide

  1. Armer la mesure → couper la première barrière (départ).
  2. La bille franchit la seconde barrière (arrivée) → le chrono s’arrête.
  3. Lire Δt (millisecondes) et t (secondes), puis calculer v et éventuellement g.

Variantes : une seule barrière + plaque d’arrivée à contact ; ou plusieurs barrières en série pour mesurer des vitesses successives.

 

Comprendre le fonctionnement (interruptions, armement, réarmement)

Ce programme mesure le temps de chute entre deux capteurs reliés au Raspberry Pi Pico, avec une précision au 1/1000e de seconde. Il s’appuie sur des interruptions (IRQ) pour réagir instantanément aux événements, sans “scruter” les entrées en boucle.

1) Les interruptions : réagir immédiatement aux capteurs

Chaque capteur déclenche automatiquement une fonction quand son état change :

  • Capteur de départ → appelle on_start() lors de la coupure du faisceau.
  • Capteur d’arrivée → appelle on_stop() lors de la coupure du faisceau.

Cette mécanique garantit un horodatage précis au moment exact où l’objet franchit chaque capteur.

2) Armement de la mesure

Au démarrage (et avant chaque nouvel essai), la fonction armer_mesure() :

  • réinitialise les variables de temps (t_start_us, t_stop_us),
  • active uniquement l’interruption du capteur de départ,
  • désactive l’interruption du capteur d’arrivée,
  • affiche un message du type : « Mesure armée… Coupez le faisceau de départ. »

À ce stade, le système attend le départ et ignore toute “fausse arrivée”.

3) Déclenchement du chrono (fonction on_start())

Lorsque la bille coupe le premier faisceau :

  • on_start() enregistre l’horodatage de départ en µs (t_start_us),
  • puis active l’interruption du capteur d’arrivée (via stop_pin.irq(...)).

Le capteur de départ n’est pas “coupé” explicitement, mais il n’est pas réarmé tant qu’une nouvelle mesure n’est pas demandée. Il ne peut donc plus relancer le chrono pendant l’essai en cours.

4) Arrêt et calcul du temps (fonction on_stop())

Quand la bille coupe le second faisceau :

  • on_stop() enregistre l’horodatage d’arrivée (t_stop_us),
  • désactive les deux interruptions (start_pin et stop_pin) pour figer la mesure,
  • calcule Δt = t_stop_us − t_start_us (µs, robuste au “rollover”),
  • affiche le résultat (ms et s) et, si besoin, la vitesse moyenne v = d / t.

5) Réarmement automatique

Après un court délai (≈ 0,8 s), le programme appelle à nouveau armer_mesure(). Le système revient alors dans l’état « prêt », avec seul le capteur de départ actif. Vous pouvez enchaîner les essais sans redémarrer le Pico.

6) Résumé séquentiel

Étape Capteur départ Capteur arrivée Action du programme
Armement Actif (IRQ en attente) Inactif Attente d’un départ valide
Départ Déclenche on_start() Activé Enregistre t₀, active l’arrivée
Arrivée Inactif Déclenche on_stop() Enregistre t₁, calcule Δt, fige la mesure
Réarmement Réactivé Inactif Prêt pour un nouvel essai

Pourquoi cette architecture est pédagogique ?

  • Elle montre la différence entre polling et interruptions (réactivité, précision temporelle).
  • Elle formalise un cycle clair : armement → départ → arrivée → réarmement.
  • Elle permet d’exploiter les résultats en physique : temps, vitesse moyenne, estimation de g.

Conclusion

Ce chronomètre scolaire autonome à base de Raspberry Pi Pico illustre parfaitement ce que la philosophie maker permet de réaliser : un outil simple, robuste et précis, conçu pour répondre à un besoin concret tout en restant ouvert à l’expérimentation. Grâce au microcontrôleur RP2040, à un écran OLED 128×64 lisible et à une batterie rechargeable, ce projet DIY réunit toutes les qualités d’un véritable prototype pédagogique : autonomie, fiabilité, et plaisir de comprendre comment les choses fonctionnent.

Que vous soyez enseignant, animateur de FabLab ou passionné d’électronique, ce projet Raspberry Pi Pico vous permettra de combiner apprentissage de la programmation, électronique embarquée et conception 3D. Il peut aussi servir de base à d’autres réalisations : minuteur de laboratoire, compteur de tours, timer d’atelier ou  même jeu ??? … Les possibilités sont nombreuses !

En travaillant pas à pas, du schéma à l’impression 3D du boîtier, on redécouvre le plaisir de concevoir un objet utile de A à Z. Et si le 1/1000e de seconde semble superflu, il rappelle surtout la précision et la puissance qu’un petit microcontrôleur RP2040 peut offrir entre des mains curieuses.

👉 Vous trouverez dans cet article tous les fichiers 3D, le code source et les ressources  pour reproduire ce chronomètre autonome OLED Raspberry Pi Pico. N’hésitez pas à l’adapter, à le partager, et à le faire évoluer : c’est ainsi que l’esprit maker continue de vivre !

À propos François MOCQ

Électronicien d'origine, devenu informaticien, et passionné de nouvelles technologies, formateur en maintenance informatique puis en Réseau et Télécommunications. Dès son arrivée sur le marché, le potentiel offert par Raspberry Pi m’a enthousiasmé j'ai rapidement créé un blog dédié à ce nano-ordinateur (www.framboise314.fr) pour partager cette passion. Auteur de plusieurs livres sur le Raspberry Pi publiés aux Editions ENI.

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