Publié le 12 septembre 2025 - par

Test Lampe rechargeable « Action » : Détecteur de présence + lampe de poche

Vous avez sûrement croisé cette petite lampe rechargeable 💡 en rayon chez Action. Vendue à prix mini, elle combine un détecteur de présence PIR et une fonction lampe de poche. De quoi intriguer les amateurs de gadgets pratiques… et de bidouille ! Nous l’avons testée, démontée et analysée pour voir ce qu’elle a vraiment dans le ventre… et nous vous proposons même une modification simple pour prolonger la durée d’éclairement.

Test d’une lampe rechargeable à détecteur PIR de chez « Action »

Présentation générale

 

Comme souvent chez Action, on tombe sur des objets à prix imbattable qui éveillent la curiosité. Cette lampe rechargeable en est un bon exemple. Pour quelques euros, elle promet d’assurer plusieurs fonctions :

  • Détecteur de mouvement PIR : elle s’allume automatiquement lorsqu’elle détecte une présence, pratique pour un couloir, un garage ou une entrée sombre.
  • Détecteur de luminosité : grâce à une petite cellule photo-résistante, la lampe ne se déclenche que dans l’obscurité.
  • Mode torche : en la prenant en main, elle se transforme en lampe de poche classique, prête à être emportée.

    Le mode « Lampe de poche »

  • Recharge USB-C : plus besoin de piles jetables, une simple prise standard suffit à redonner de l’énergie à la batterie interne.
  • Le tout est présenté dans un boîtier plastique compact, avec un petit interrupteur coulissant qui permet de choisir entre plusieurs modes (off, détection automatique, éclairage continu), et un bouton poussoir dédié à la fonction lampe de poche.

Caractéristiques techniques

À ce prix, Action ne fournit évidemment pas une fiche technique détaillée. Mais après observation et démontage, voici ce que nous avons pu relever :

  • Éclairage : une LED de puissance montée sur une platine aluminium (référence FY3329-4.2-WW). La mention WW confirme qu’il s’agit d’un blanc chaud, plus agréable qu’un blanc froid éblouissant.
  • Capteurs :
    Un capteur PIR (référence D120AY) détecte les mouvements.
    Une photocellule CDS ajuste l’allumage : la lampe ne s’active que dans l’obscurité.
  • Commande :
    Interrupteur coulissant (off / auto / on).
    Poussoir séparé pour la fonction lampe de poche.
  • Alimentation :
    Une batterie Li-ion 14500 de 500 mAh (3,7 V).
    Recharge via port USB-C, pilotée par un circuit de charge dédié (CI marqué 57D, proche d’un TP4057).
  • Électronique interne :
    Un microcontrôleur 16 broches “anonyme” gère la logique (PIR, CDS, temporisation).
    Une diode TVS protège l’entrée USB contre les surtensions.
  • Construction : boîtier plastique compact, LED montée sur dissipateur métallique, câblage basique mais fonctionnel.

Démontage et exploration électronique

Attention, le démontage n’est pas prévu par le fabricant : Le boîtier de la lampe n’est pas conçu pour être ouvert facilement. Pas de vis cachée : tout est clipsé.
👉 Pour l’ouvrir, il faut utiliser un outil fin (spatule de réparation, outil pour tablettes/smartphones, voire un petit couteau bien affûté) et faire levier délicatement.

⚠️ Attention : Le plastique est assez souple mais peut marquer ou casser si on force trop.
La lampe étant alimentée par une batterie Li-ion, il faut rester prudent et éviter de percer ou d’écraser l’accu.
Une fois le couvercle retiré, on accède aux LEDs, à la batterie et aux cartes électroniques. C’est là que les choses deviennent intéressantes pour le bidouilleur…

Ici la lampe est ouverte et en charge. On voit de chaque côté de la partie translucide une bande de LEDs, c’est ce qui fournira l’éclairage « d’ambiance ». On a 2 cartes électroniques reliées par un câble à 4 fils. et dans la partie gauche une batterie 14500 Li_ion connectée avec un connecteur miniature mais tout à fait standard. La batterie est collée au double face et on voit qu’il y a un deuxième emplacement libre (possibilité d’utiliser un bloc de 2x 14500 en parallèle ?).

🔋 Détails de la batterie

  • Format 14500 : dimensions proches d’une pile AA (14 mm de diamètre, 50 mm de long), mais en chimie Li-ion 3,7 V nominal (4,2 V max).
  • Capacité annoncée : 500 mAh => c’est modeste. En réalité, ces accus low-cost tiennent souvent un peu moins (plutôt 300 à 400 mAh réels).
  • Tension : 3,7 V nominal / 4,2 V pleine charge.
  • Recharge : assurée par le circuit de charge intégré (IC 57D ≈ TP4057), via l’USB-C.
  • Courant de décharge : suffisant pour alimenter une LED 1 W.
  • Durée de vie : limitée à quelques centaines de cycles, mais le point positif est que ce format est standard et facilement remplaçable.

⚠️ À savoir

Beaucoup de lampes grand public utilisent des cellules « pouch » collées et difficiles à changer. Ici, la présence d’une vraie 14500 cylindrique est un avantage énorme côté réparabilité.

On peut envisager de remplacer cette batterie par une 14500 de meilleure qualité et plus grosse capacité (par ex. 800  à 2000 mAh) pour prolonger l’autonomie.

Attention à bien choisir une cellule protégée (avec circuit PCB intégré) pour plus de sécurité, si on veut l’utiliser sans dépendre uniquement de l’électronique de la lampe.

👉 Bonne nouvelle pour les makers : la batterie n’est pas soudée à même la carte, mais reliée par fils. Cela facilite le remplacement ou l’upgrade.

 

Charge de la batterie


Carte électronique de charge. On voit la prise USB C, la LED de charge et à sa gauche le CI TP4057 (marqué 57)  : C’est un contrôleur de charge Li-ion dédié aux cellules 1S (une seule cellule 3,7 V).

Il gère la charge en CC/CV (courant constant puis tension constante), indispensable pour charger une Li-ion en toute sécurité. Il intègre :

  • Détection de fin de charge (il arrête la charge vers 4,2 V).
  • Limitation du courant de charge (souvent fixée par une résistance externe,
    typiquement 500 mA).
  • Protection contre la surchauffe (réduction automatique du courant si le CI chauffe trop).
  • Indication de statut (souvent reliée à une LED bicolore rouge/verte pour indiquer charge/fin de charge — dans ta lampe, ça doit être discret mais existe probablement).

De chaque côté de la zone en plastique translucide, deux bandes de LEDs assurent l’éclairage d’ambiance.

Détection de présence et mesure de lumière

La détection de présence est confiée à un détecteur PIR muni d’un cache en nid d’abeille visible sur la photo. Un interrupteur à 3 positions permet d’éteindre, de passer en détection automatique ou d’allumer les  bandes de LEDs.


Antre l’interrupteur à glissière et le détecteur PIR, on voit la cellule CDS : une photorésistance qui empêche l’allumage lorsque la lumière est suffisante.


On voit que les rubans de LEDs et la LED de lampe de poche sont commandés par des transistors Q1 et Q2. Si vous voulez réutiliser cette partie du détecteur c’est là qu’il faudra récupérer les signaux 😉


Le microcontrôleur (en bas à droite de la carte sur cette image) est un CI 16 broches anonyme, sans marquage, typique des productions low-cost. C’est lui qui orchestre le fonctionnement (lecture PIR, CDS, temporisation d’éclairage, commande de la LED).

Quelques images des cartes


Carte de charge et bouton poussoir de la lampe de poche.


Carte de charge et bouton poussoir de la lampe de poche.


Détecteur PIR et photorésistance

 

Le capteur PIR D120AY


Au cœur du dispositif de détection, on trouve un petit composant métallique marqué D120AY. Il s’agit d’un capteur PIR (Passive Infrared Receiver), ou capteur pyroélectrique. J’avais fait un article sur ce composant.

Son rôle est de détecter les variations de rayonnement infrarouge émises par les corps chauds (comme un être humain en mouvement). Concrètement, lorsque vous passez devant la lampe, le capteur perçoit la différence de température entre vous et l’arrière-plan, et envoie un signal au microcontrôleur. Pratiquement, agiter la main à 2 mètres de distance déclenche la luùière…

Le D120AY est une variante très courante dans les modules PIR compacts. Associé à la lentille de Fresnel en plastique translucide, il permet d’élargir l’angle de détection tout en concentrant les rayons infrarouges sur le capteur.

👉 C’est donc lui qui assure la fonction “détection de présence” et déclenche automatiquement l’allumage de la LED lorsqu’une personne passe à proximité.

L’ensemble des composants

La lampe de poche


La lampe de poche est sous le bloc de la lampe rechargeable.


La LED de puissance est montée sur une plaque d’aluminium qui assure la dissipation thermique (ça chauffe ces petites bêtes), et le pied de la lampe est doté d’une lentille en plastique transparent.


La LED est fixée sur un petit PCB aluminium (réf. FY3329-4.2-WW), c’est elle qui assure l’éclairage principal. Le choix du blanc chaud (WW) la rend plus agréable pour l’œil.

🔦 La LED et son support

Montage sur PCB aluminium (MCPCB)
Contrairement à un simple circuit imprimé en époxy, la platine est en aluminium. Cela améliore la dissipation thermique, indispensable pour une LED de puissance. La chaleur se propage mieux, ce qui évite une surchauffe rapide et prolonge la durée de vie de la LED.

Référence FY3329-4.2-WW

  • 4.2 => tension typique d’utilisation, cohérente avec une cellule Li-ion pleine charge (4,2 V).
  • WW => Warm White (blanc chaud, autour de 3000–3500 K).
  • Ce type de LED est souvent annoncé comme “1 W”, mais sa consommation réelle est plus faible dans une lampe low-cost (plutôt 0,5 W piloté en direct via la batterie).

Flux lumineux attendu
Une LED “1 W blanc chaud” délivre en général 80 à 100 lumens.
C’est suffisant pour éclairer un petit espace (couloir, armoire, entrée), mais bien en dessous d’une lampe torche professionnelle.

Durée de vie
La LED en elle-même peut tenir 20 000 à 50 000 h… mais seulement si elle est bien refroidie. Le fait d’être soudée sur un MCPCB alu est un bon signe, même si le boîtier plastique limite la dissipation globale.

 

Remplacer la batterie

D’origine la batterie est un modèle 14500 de 500mAh (le truc bleu sur la photo).


Ici j ai enlevé la batterie d’origine et monté une batterie plate de 2000mAh type « pouch ». Il faut s assurer que la batterie plate n est pas compressée lors de la fermeture (risque d’incendie) et éventuellement supprimer un peu de plastique…

🔋 Cellule “pouch” vs 14500 cylindrique

👉 Une cellule “pouch” (ou LiPo pouch) est une batterie Li-ion / LiPo enfermée dans une enveloppe souple en aluminium plastifié, et non dans un cylindre métallique rigide (comme une 14500).

  • Forme plate et fine : idéale pour smartphones, tablettes, powerbanks, lampes LED compactes.
  • Poids léger : pas de coque métallique, juste un sachet aluminisé.
  • Fragile : l’enveloppe se perce ou se gonfle facilement si on maltraite la cellule.
  • Difficile à changer : souvent collée au châssis avec du double-face ou de la colle.

Exemple visuel :

🔋 14500 cylindrique => ressemble à une pile AA, coque rigide métallique, facile à remplacer.
🔋 Pouch > rectangle plat, aspect “sachet argenté”, avec deux fils soudés (comme dans un smartphone).

👉 Du coup : la présence d’une 14500 cylindrique dans la lampe Action est une bonne surprise : elle est bien plus facile à remplacer ou upgrader qu’une cellule pouch collée.

 

Conclusion

Pour une poignée d’euros (< 4€), cette lampe Action coche beaucoup de cases : recharge USB-C, détection de présence (PIR D120AY), déclenchement en faible luminosité (CDS) et fonction lampe de poche. L’électronique est simple et efficace (charge TP4057, commande par µC), et surtout la présence d’une batterie 14500 facilite la maintenance — un excellent point pour la réparabilité.

Dans sa configuration d’origine, c’est un bon éclairage d’appoint pour couloir, entrée, garage ou placard. Avec une petite touche maker (remplacement par une 14500 de meilleure qualité/capacité ou, pour les plus aguerris, une cellule pouch bien intégrée et sécurisée), on prolonge nettement l’autonomie et la durée de vie du produit, évitant le tout-jetable.

Restez toutefois prudents : toute modification annule la garantie et manipuler des accus Li-ion exige de respecter les règles de base (pas d’écrasement, pas de court-circuit, isolation soignée, pas de compression à la fermeture du boîtier).

En résumé : un rapport qualité/prix très solide pour un usage quotidien, et une belle petite plateforme de bidouille pour celles et ceux qui aiment optimiser leur matériel.

 

Lien affilié pour la batterie Pouch avec connecteur : https://s.click.aliexpress.com/e/_oDdtLPZ

À propos François MOCQ

Électronicien d'origine, devenu informaticien, et passionné de nouvelles technologies, formateur en maintenance informatique puis en Réseau et Télécommunications. Dès son arrivée sur le marché, le potentiel offert par Raspberry Pi m’a enthousiasmé j'ai rapidement créé un blog dédié à ce nano-ordinateur (www.framboise314.fr) pour partager cette passion. Auteur de plusieurs livres sur le Raspberry Pi publiés aux Editions ENI.

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