Publié le 21 juillet 2025 - par

Novinov : un filament PLA biosourcé au Miscanthus 100 % français

Imprimer en 3D tout en respectant la planète ? C’est le pari de Novinov, une jeune pousse française qui propose un filament PLA innovant, renforcé aux fibres de Miscanthus, une plante cultivée localement et sans intrants. Baptisé Novifil™ PLM-20, ce filament 100 % biosourcé, sans colorant ni adjuvant pétrochimique, est naturellement doré et pensé pour s’adapter à nos imprimantes sans changer nos habitudes.
Je l’ai testé sur ma Prusa Core One… voici ce que ça donne 👇

Novinov : un filament PLA biosourcé au Miscanthus 100 % français

🔩 Passage de la buse standard 0.4 mm à une 0.6 mm Obsidian sur la Prusa Core One

Avant d’attaquer le test du filament biosourcé Novinov, j’ai choisi de remplacer ma buse standard 0,4 mm  par une buse de 0.6 mm Obxidian (57,90 €), plus tolérante avec les matériaux légèrement chargés comme celui-ci.

Sur la Prusa Core One, le changement de buse est un jeu d’enfant. Prusa recommande de le faire à froid, machine débranchée, car la buse est un module tout-en-un (heatbreak + nozzle).

Voici comment j’ai procédé :

  1. 🔌 Extinction et débranchement complet de la machine (sécurité avant tout).

  2. 🧰 Utilisation d’un outil imprimé maison pour maintenir la tête. Desserrer les 2 vis latérales (flèches jaunes), pas la peine de les enlever, juste les desserrer.

  3. 🔄 Dévissage de la buse 0.4 mm d’origine.

  4. 🔁 Installation de la buse 0.6 Obxidian sans effort, vissage à fond à la main. Resserrage léger à la clé.

  5. Redémarrage sans alerte, pas besoin de recalibrer quoi que ce soit.

Et voilà, paré pour tester le filament à base de Miscanthus dans les meilleures conditions !

Novinov : innover pour sortir du plastique

NOVINOV SAS, c’est une entreprise française qui a une idée claire : remplacer les plastiques issus de la pétrochimie par des alternatives biosourcées. Fondée par une équipe de passionnés – chimistes, plasturgistes, ingénieurs agronomes – la société propose des solutions concrètes, sans greenwashing, pour adapter ses matériaux aux machines de production actuelles et à prix compétitif.

Leur premier produit phare ? Un filament pour imprimantes 3D, 100 % biosourcé, à base de Miscanthus, une plante écologique qui pousse sans traitement chimique. Et ce n’est qu’un début…

💬 “Ne pas changer les modes de production, mais adapter nos produits” – tel est leur credo.
💬 “Remplacer le plastique ne sera bientôt plus une option, mais une condition pour exister sur le marché”.

Le Miscanthus : une plante qui pousse dans le bon sens

Le Miscanthus giganteus, c’est un peu la rockstar des plantes écologiques. Cette graminée vivace est cultivée sans engrais ni pesticides, sans irrigation, et pousse pendant 15 à 20 ans. Elle capte le carbone, améliore la qualité des sols, évite l’érosion, et demande très peu d’énergie pour sa transformation.

Côté agriculteurs, elle s’installe facilement sur des terres délaissées ou peu productives. Côté industrie, ses fibres longues sont déjà utilisées pour la litière, les matériaux d’isolation, et maintenant… dans le filament 3D !

Et cerise sur le compost : tout ça, c’est local, cultivé en France. Le miscanthus utilisé dans le filament pousse à proximité de l’atelier d’Episy en Seine-et-Marne.

🌾 Miscanthus pour l’impression 3D

  • 🌱 Plante vivace cultivée sans pesticides ni irrigation
  • 🌊 Fibres longues adaptées à l’impression des bioplastiques
  • ⚡ Transformation à très faible empreinte énergétique
  • 🇫🇷 Produit cultivé localement en France

PLA : un bioplastique issu de l’amidon végétal

🧬 De la plante au filament : comment est fabriqué le PLA

  • Provenance : le PLA (acide polylactique) est issu de l’amidon végétal, principalement extrait du maïs, du manioc ou de la canne à sucre.
  • Fermentation : l’amidon est hydrolysé en sucres simples, puis fermenté par des bactéries pour produire de l’acide lactique.
  • Polymérisation : l’acide lactique est ensuite transformé par polymérisation (par condensation ou ouverture de cycle) en acide polylactique (PLA).
  • Granulés : le PLA obtenu est mis sous forme de granulés thermoplastiques, prêts à être extrudés.
  • Filament : ces granulés sont chauffés puis extrudés en filament pour impression 3D, après éventuel ajout de colorants ou de charges (bois, fibres, etc.).

Le PLA est donc un bioplastique issu de ressources renouvelables, compostable industriellement, mais non biodégradable à température ambiante.

Novifil™ PLM-20 : un filament biosourcé, local et sans compromis

📌 Ce filament Novifil™ PLM-20, produit par Novinov à base de Miscanthus cultivé en Seine-et-Marne, est 100 % biosourcé, naturellement doré, sans additifs pétrochimiques. Il s’imprime sans difficulté sur la Prusa Core One, à condition de faire quelques ajustements simples dans la configuration du slicer.

🔧 J’ai adapté mon profil PLA dans PrusaSlicer, et je montre ci-dessous les captures écran des modifs à appliquer pour tester dans les meilleures conditions (selon moi)

Ici j’ai juste modifié la température pour l adapter à la plage annoncée par le fabricant en me plaçant au milieu de la plage 190-220°C.

Seule la première couche n est pas ventilée. Je mets la ventilation au max dès la deuxième couche… J’ai une crainte que la fibre de miscanthus n aime pas la haute température et brûle.

🔧 Configuration utilisée dans PrusaSlicer pour le filament Novifil™ PLM-20

Afin de tirer le meilleur parti de ce filament biosourcé chargé en fibres de Miscanthus, j’ai adapté un profil PLA dans PrusaSlicer, en veillant à rester dans une plage de température raisonnable pour éviter toute dégradation des fibres végétales.

Vous trouverez ci-dessous les principaux réglages appliqués (visibles dans les captures).


🔥 Températures recommandées

  • Buse : 210 °C pour la première couche, puis 205 °C

  • Plateau : 60 °C

  • Température de repos : 170 °C
    👉 Cela permet de limiter l’exposition thermique du filament lorsqu’il reste dans la buse, notamment en cas d’attente.


💨 Refroidissement

  • Ventilateur désactivé pour la première couche (comportement classique)

  • Ventilation à 100 % dès la deuxième couche, afin d’éviter tout brunissement des fibres

  • Vitesse minimale : 85 %, avec ventilation dynamique activée selon le temps de couche

🧠 Le Miscanthus pourrait être sensible aux températures élevées prolongées. Un refroidissement rapide permet d’obtenir un rendu propre et sans trace de surchauffe.


⚙️ Réglages avancés

  • Type de filament : PLA

  • Matériau abrasif : coché (par précaution, selon le slicer utilisé) et permet à l’imprimante de vérifier qu’elle dispose de la buse adaptée :

  • Débit volumique maximal : 6 mm³/s

  • Densité : 1.24 g/cm³ (non précisé par le fabricant, j’ai gardé la densité du PLA)


💾 Astuce : vous pouvez créer un profil dédié à ce filament biosourcé en dupliquant un profil PLA existant, puis en ajustant les paramètres comme dans les captures ci-dessous.

L’échantillon reçu de novofil PLM-20

On peut voir que le filament est d’une couleur blond doré, translucide et qu’on peut voir les fibres de miscanthus incluses dans le PLA.

🧪 Premiers tests d’impression du filament Novifil™ PLM-20

🛳️ Impression du Benchy – test à 50 mm/s

Pour évaluer la qualité du filament, j’ai commencé par le classique Benchy, imprimé à 50 mm/s, soit quasiment une heure de print.

Résultat ? Une très belle qualité de surface, des contours nets, aucune bavure, et un pontage bien maîtrisé.

La teinte dorée naturelle combinée aux fibres visibles donne à la pièce un aspect plus “matière brute” que plastique. Le rendu est propre, texturé, et très homogène.

On voit moins la teinte du filament quand le benchy est sur l’imprimante car l’éclairage par les diodes blanches est un peu froid.

Par contre à la lumière naturelle on peut apprécier la couleur du filament. On voit aussi que la qualité d’impression est tout à fait correcte.


🌀 Test en mode vase – transparence et texture

Avec seulement 30 g de filament dans l’échantillon reçu, je n’ai pas pu lancer de grosses pièces. Mais j’ai tout de même imprimé un petit vase en mode spirale continue.

Là encore, la surprise est bonne :

  • Très belle transparence, surtout en lumière naturelle,

  • Présence discrète des fibres végétales, qui donne du caractère à l’objet,

  • Et un aspect légèrement rugueux, qui rend l’objet plus “naturel”, presque artisanal.

 

🎯 Bref, un filament à l’opposé du plastique lisse et uniforme habituel. Ici, on sent la fibre, et c’est tant mieux !

🏁 Conclusion : un filament biosourcé à adopter… avec nuance

Le Novifil™ PLM‑20 de Novinov m’a laissé un excellent ressenti :

  • Impression parfaite avec seulement quelques ajustements (une buse durcie, température adaptée, ventilation optimisée). L’extrusion est fluide, sans accrocs, ce qui prouve la qualité du matériau et sa bonne compatibilité avec une Prusa Core One.

  • Les pièces finies sont belles, souvent plus expressives qu’un PLA classique grâce aux fibres de Miscanthus : elles apportent une légère texture et assurent probablement une meilleure résistance mécanique, tout en conférant un rendu « naturel » très agréable.

  • 📈 Le seul bémol notable : le prix, à 31,85 € les 500 g, reste supérieur à celui d’un PLA standard.
    Reste que ce surcoût est justifiable si vous recherchez un matériau local, biosourcé, sans additifs pétrochimiques, et à l’identité visuelle marquée.


Pour aller plus loin

Sur le site de Novinov, l’accent est mis sur le caractère biosourcé, local et le bilan carbone positif du filament, ce qui est un excellent début.

Mais que voulez-vous… j’ai une formation scientifique, et j’aime bien les arguments chiffrés. Pour convaincre pleinement, il serait pertinent d’apporter :

  • Des données mécaniques : résistance à la traction, flexion, température de ramollissement, etc.

  • Des comparaisons objectives avec du PLA standard ou d’autres filaments écologiques

  • Une fiche technique complète accessible directement pour les makers, enseignants ou professionnels curieux

  • Éventuellement des cas d’usage concrets (pièces techniques, objets soumis à contrainte, comportement post-UV ou humidité)

Cela permettrait non seulement de valoriser les qualités intrinsèques du Novifil™ PLM‑20, mais aussi de justifier plus clairement son positionnement tarifaire par rapport à un PLA plus classique.

 


Verdict

Le Novifil™ PLM‑20 est un produit solide, à la fois éthique et performant, parfait pour ceux qui veulent allier impression 3D et respect de l’environnement.
Il demande un effort financier, mais il le mérite par son authenticité et son potentiel. Si vous cherchez de la cohérence entre vos valeurs et vos matériaux, c’est un excellent choix.

Et si a contrario vous visez l’option la plus économique et lisse possible, un PLA classique reste plus rentable.

Sources

https://www.novinov.eu/fr/

https://www.linkedin.com/company/novinov/about/

Intérêts agronomiques et écologiques

À propos François MOCQ

Électronicien d'origine, devenu informaticien, et passionné de nouvelles technologies, formateur en maintenance informatique puis en Réseau et Télécommunications. Dès son arrivée sur le marché, le potentiel offert par Raspberry Pi m’a enthousiasmé j'ai rapidement créé un blog dédié à ce nano-ordinateur (www.framboise314.fr) pour partager cette passion. Auteur de plusieurs livres sur le Raspberry Pi publiés aux Editions ENI.

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