Publié le 14 septembre 2016 - par

Il y a 60 ans ELLIOTT 405

delivering-250pxC’est un twitt de @thibtib51 qui m’a donné l’idée de cet article d’archéo-informatique ! Merci Thibaut 🙂
Le twitt montre la photo de la livraison d’un ordinateur ELLIOT des années 60 (il y juste 60 ans)  puis le même endroit avec un Raspberry Pi Zero.
Étonnifiant ! Du coup je me suis dit et si on comparait ces deux machines, celle de 1957 et celle d’aujourd’hui ? Quelques recherches plus tard je vous propose cette comparaison inintéressante et amusante à travers les âges.

Livraison d’ordinateur à 59 ans d’écart

comparatifVoilà ce que donne le twitt une fois francisé. On retrouve la photo sur Internet (qu’est-ce qu’on ne trouve pas sur Internet ?) ce qui permet d’identifier la machine en cours de livraison : un Ordinateur ELLIOTT 405, premier ordinateur municipal britannique livré à Norwich.

C’était quoi un ordinateur des années 1960 ?

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C’était des armoires, contenant 2 000 tubes électroniques (le transistor était à ses débuts), environ 13 000 connecteurs, des kilomètres de fils et consommant plus de 10 KVA ! Il nécessitait un système de refroidissement énorme…

elliott_405_01_600pxOn voit ici les armoires contenant les modules et à gauche le lecteur de bande (il y a une bobine en place)

elliott-memory_lar16mots2 elliott-memory_lar16mots

Les deux photos ci-dessus représentent le module « mémoire » permettant de stocker 1280 octets dans un système de lignes à retard en nickel. Le carré doit faire une vingtaine de centimètres de côté (il est posé sur la console ce qui donne une idée de sa taille).

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Le « clavier » en fait la console opérateur(trice) qu’on voit posée sur le bureau sur  la photo précédente est un ensemble d’interrupteurs et de voyants permettant de lancer des tâches et d’avoir un retour sur l’état de la machine.

Il existe aussi un lecteur de carte ou de rubans qui peut lire 40 caractères par seconde pour entrer le programme et les données. c’est l’époque des perfo/verif.

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On voit ici l’ordinateur en cours d’opérations avec le lecteur/perfo de rubans au premier plan.

elliott_405_04_600pxIci lors de la mise en service d’un ELLIOTT 405 la présence des personnages permet de mieux se rendre compte de la taille du matériel (console et armoires à l’arrière plan).

Et pour en savoir plus ?

Un peu de lecture :

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Vous avez en plus des liens en bas de la page, y compris un film d’une quinzaine de minute sur la livraison et la mise en service de la bête 🙂

Bon, on le fait ce comparatif ?

comparatif2Si on compare la taille et le poids déjà on peut dire que c’est plus petit et plus léger 😆

Le prix passe de 85 000 £ à 5 $

Côté performances l’horloge du 405 est autour de 1 mS, celle du Pi Zero 1 million de fois plus rapide. Je vous laisse comparer les autres valeurs mais on mesure bien l’évolution qui s’est produite en presque 60 ans…

En vidéo

Conclusion

Cet article a sans doute réveillé la nostalgie des anciens qui ont côtoyè ces machines, ou qui comme moi récupéraient chez le casseur des modules provenant de ces « monstres » pour démonter les composants, les tubes et leurs supports et faire d’autres choses avec (un récepteur à super réaction 🙂 ).

Pour les plus jeunes, peut-être découvrirez vous un monde révolu et apprécierez vous la chance que nous avons aujourd’hui de disposer de ces ordinateurs de la taille d’un ticket de métro (le Raspberry Pi Zero), pesant quelques grammes et tenant dans la poche 🙂

Et dans 60 ans … ?

Sources

Picture of the Day: Delivering a Computer in 1957

 

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À propos François MOCQ

Électronicien d'origine, devenu informaticien, et passionné de nouvelles technologies, formateur en maintenance informatique puis en Réseau et Télécommunications. Dès son arrivée sur le marché, le potentiel offert par Raspberry Pi m’a enthousiasmé j'ai rapidement créé un blog dédié à ce nano-ordinateur (www.framboise314.fr) pour partager cette passion. Auteur de plusieurs livres sur le Raspberry Pi publiés aux Editions ENI.

11 réflexions au sujet de « Il y a 60 ans ELLIOTT 405 »

  1. Anne-Laure

    Un comparatif intéressant ! Je ne me rendais pas compte de la lenteur de ces énormes machines., Ni de leur poids. Et le nombre de personnes en chemises blanches nécessaires pour aider la machine est étonnant aussi.
    Merci !
    Anne-Laure

    Répondre
    1. François MOCQ Auteur de l’article

      merci 🙂
      A l’époque les tubes avaient une durée de vie réduite et il fallait les remplacer ou encore les relais faisaient des faux contacts dus à l’usure ou à cause d’insectes qui se glissaient dans l’ordinateur (bin oui, il faisait bien chaud… 🙂 ). D’où les opérateurs nombreux et… le bug que nous connaissons aujourd’hui et qui découle de la découverte d’un insecte dans un relais, au temps ou les journaux d’événement étaient… de vrais cahier 🙂
      le bug

      Répondre
  2. Gérard

    Bravo François pour tous tes articles que je lis avec beaucoup d’attention et en particulier celui-ci, très nostalgique qui me rappelle l’ordinateur qui était au sous-sol de mon école fin des années 60 et qui avait servi à calculer la trajectoire de la fusée française Diamant, une autre époque.
    Encore Bravo pour tout

    Répondre
  3. Fx05

    Bonjour,
    Pour être encore plus précis et mesurer les écarts, voici les conversions monétaires avec une équivalence au 20/09/2016
    L’équivalent de 85 000 GBP au 14 Septembre 1957 est de 1 424 897.98 GBP au 20 Septembre 2016*

    85.000 GBP Grande-Bretagne [ £] en 1957
    1 424 897 GBP Grande-Bretagne [ £] en 2016*

    1 860 700 USD Etats-Unis [ $] en 2016
    1 666 547 EUR Zone euro [ €] en 2016
    10 931 834 FRF France (-> Euro) [ FF] en 2016

    Donc, dans votre article:
    Pour en équivalent monétaire en 2016, le prix passe de 1 860 700 $ à 5 $
    Whaoooo !

    Source:
    *Equivalence à la date du jour compte tenu de l’évolution du coût de la vie (érosion monétaire ou inflation)
    http://fxtop.com/fr/conversion-devises-date-passee.php?A=85000&C1=GBP&C2=USD&DD=14&MM=09&YYYY=1957&B=1&P=&I=1&btnOK=Chercher

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  4. Bernard B

    Il y a quelques jours je me faisais la réflexion en transportant sur mon porte clé, une carte micro SD de 64 Go avec son lecteur mini USB, quelques grammes tout au plus. J’ai essayé un retour vers le passé en me demandant si à la fin des années 80 je n’aurais pas pris pour un fou un type qui m’aurait prédit qu’un jour on pourrait se balader avec une telle quantité de données. Je me souviens que lorsque j’avais installé dans un service un Goupil G5 avec un disque dur de 40 Mo, la moitié de l’étage s’était déplacé pour observer le « monstre  » avec inquiétude.
    Merci encore François pour nous rappeler que le temps passe bien vite. Quoique le physicien dira que le temps ne passe pas, le temps est simplement le temps. Il n’empêche que j’ai moins de cheveux. Mettons… 😉

    Répondre
    1. François MOCQ Auteur de l’article

      bonjour Bernard
      il y en a même qui disent que le temps n’existe pas… c’est une invention de notre cerveau 🙂
      bon, côté cheveux je connais la même évolution 😀 rares sur le dessus et blancs partout !
      bonne fin de journée
      cordialement
      François

      Répondre
  5. Laurent Terii LAMOUCHE

    Bonjour,
    Merci pour ce rappel historique.
    Plus proche de nous, un certain ‘Billou’ avait demandé ‘mais qui peut avoir besoin de plus de 640 ko de RAM (sous MS-DOS) ?’. Le même s’était dit qu’une souris ne servait à rien avant de pondre ce cher Windows.
    Comme quoi, ça évolue. Dans le bon senx, on espère…
    Laurent.

    Répondre
  6. JPL

    Petit plus pour ce bon vieux Elliot, la montre est directement sur le clavier, on n’avait pas besoin de faire apparaitre la barre des tâches pour voir l’heure. MDR

    Répondre

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